Dans la région de la Côte d’Azur, 50% des enfants en bas âge se trouvent sans place en crèche ou chez un assistant maternel agréé. Une récente étude de l’UFC-Que Choisir révèle une carence alarmante dans l’accès aux services de garde pour les enfants de 0 à 3 ans.
Les Alpes-Maritimes et le Var, avec seulement environ 50 places disponibles pour 100 enfants, se situent bien en dessous de la moyenne nationale de presque 59, se classant aux 87e et 89e positions sur l’échelle nationale. Cette situation contraste fortement avec des départements comme la Mayenne ou la Vendée, où plus de 80% des jeunes enfants trouvent des solutions d’accueil.
Manque de crèches et toujours moins d'assistants maternels
L’analyse des données de la Sécurité sociale par l’UFC-Que Choisir met en lumière une inégale répartition des services de garde d’enfants en France. Bien que les Alpes-Maritimes et le Var affichent moins de places de crèche que Paris, ils sont relativement bien classés en ce qui concerne les structures d’accueil collectif, occupant les 9e et 14e rangs.
Cependant, la vraie difficulté se présente avec les assistants maternels : leur nombre décroît, ne suffisant pas à compenser le déficit des crèches. Les Alpes-Maritimes ont enregistré une perte nette de 495 assistants maternels de 2016 à 2020, et avec les prévisions de départ en retraite de 240,000 professionnels de la petite enfance d’ici 2030, cette pénurie s’annonce pérenne.
Coût élevé de la garde d'enfants : un frein pour l'insertion professionnelle
Les récentes promesses du gouvernement de créer 200,000 postes dédiés à la petite enfance d’ici 2030 semblent insuffisantes face à la réalité des familles dans les Alpes-Maritimes et le Var, où trouver une garde pour les moins de 3 ans reste un défi majeur. L’étude de l’UFC révèle que 37% des parents optent pour une garde à domicile non par choix, mais par manque d’alternatives ou de ressources financières. Les coûts pour les familles sont significatifs : un foyer au Smic peut dépenser en moyenne 178 euros, et ce montant peut s’élever à 342 euros pour un revenu de trois fois le Smic pour l’emploi d’un assistant maternel.
Cette charge représente une entrave majeure à l’emploi, particulièrement pour les mères célibataires contraintes de renoncer à leur travail faute de solutions de garde abordables.
Droit opposable à la garde d'enfants : un pas en avant pour les familles ?
Voilà pourquoi l’UFC-Que Choisir plaide pour la création d’un droit opposable à la garde d’enfant, comme il en existe un en matière de logement. Pour que plus aucun parent ne se retrouve sans solution. Une mesure annoncée dès 2007 et reprise systématiquement par les présidents de la République successifs, de Nicolas Sarkozy à Emmanuel Macron, en passant par François Hollande… Mais qui est toujours restée un vœu pieux.
Au contraire, pour compenser leur désengagement en la matière, les pouvoirs publics ont progressivement ouvert la porte à une privatisation de la garde d’enfants que dénonce le collectif national Pas de bébé à la consigne.